Brothers of cycles • Lionel Antoni
Préface de Yan Morvan

Textes français / anglais

240 pages, Format 210 x 270 mm

126 photographies en N.B.

 

 

« L’été 2009 marquera ma première rencontre avec le « vélo custom ». Élisa avait choisi pour destination de nos vacances familiales Bali. Je ne connaissais pas grand-chose de cette île indonésienne, en dehors de ses couchers de soleil et de la zen attitude vantée par tous les guides touristiques. Moi qui pensais n’y voir que des temples et des singes sacrés, la première image, dès la sortie de l’aéroport, fut un immense hangar avec pour enseigne « MC Harley-Davidson »... »

 

C’est en Indonésie que Lionel Antoni croise pour la première fois un custom biker. Il travaille régulièrement sur des sujets autour du custom et du monde de la moto, quand il découvre par hasard un vélo hallucinant fabriqué et préparé par son propriétaire aux allures de motards. Ce qu’il croit au départ n’être qu’un petit groupe de passionnés de vélo et de custom un peu “barrés”, va se révéler au fil des mois et des années, être

un mouvement organisé, codifié, et planétaire. Chaque nouvelle rencontre le fait avancer : de région en région, de pays en pays, jusqu’à le mener en Indonésie et en Californie. Souvent réfractaires à la mise en lumière de leur mouvement, désireux de garder anonymat et tranquillité, il finit par se faire accepter par eux et commence à les suivre de ride en ride, et à les photographier dans leur quotidien. Ce travail photographique est un travail documentaire et sociologique sur un milieu méconnu. Mais aussi sur le besoin de retrouver un clan, de fonder une tribu. « Le custom est le socle de leur fraternité. » nous dit Lionel Antoni.

 

Le vrai sujet, au-delà du monde fascinant du vélo custom, est le lien sacré qui les unit, et leur amitié pleine et entière. 

 

Lionel Antoni est photographe depuis 25 ans. S’il a démarré sa carrière dans la publicité, c’est le reportage d’actualité, la presse et l’image documentaire qui prennent le pas. C’est en Afrique, à partir des années 1990, qu’il va entamer ses premiers sujets au long cours. Pendant dix ans il sillonne le continent. Il publiera trois livres (Faso nord-sud, Confidence d’Afrique, Djéol-Mauritanie) et produira de nombreuses expositions (L’âme en transe, Djéol-Mauritanie, Made in Africa, etc.). En parallèle, il ne cesse de travailler sur le terrain politique et social, cherchant sans relâche à “documenter”, tout en gardant un subtil équilibre entre journalisme et esthétisme. Passionné par la custom culture, c’est sous le pseudonyme “Hoppie and the lens rider” qu’il commence à s’intéresser à la question de groupe, de clan et de fraternité. Il rencontre par hasard un vélo custom il y a trois ans, et le sujet prend soudain corps. Brothers of cycle est le premier opus de son travail sur le vélo custom et les BC Lionel Antoni pense déjà à la suite, et compte poursuivre son travail en Russie, au Japon et à Hawaî.

 

EXTRAIT — « La quarantaine de kilomètres défile tranquillement, au rythme des pauses clopes et bières. À cet instant, je ne sais pas encore que cette virée va m’embarquer pour les trois années à venir, à les suivre en région parisienne et dans les pays frontaliers. Et que je profiterais de chaque vacance familiale pour aller à la découverte d’autres groupes. Qu’au fil du temps et des rencontres, j’apprendrai que le mouvement est discret, certes… mais planétaire. Plusieurs années passent… avant qu’ils ne me rattrapent. (…) Définir le profil type du custom biker est impossible. Il est ouvrier, commerçant, communicant, restaurateur, fonctionnaire, tatoueur, mécanicien…

 

Ce n’est plus un gamin, il n’a plus l’âge des premières libertés, celles que te procure ton premier vélo, celui qui t’embarque au-delà de ta rue, seul ou avec une bande de potes, tel le jeune Elliott s’envolant face à la Lune et sauvant E.T. dans le célèbre film de Spielberg. Issus de ce vaste monde de la custom culture, les « Bro » créent leurs

vélos, d’incroyables engins à la limite du « roulable ». Parfois en couple avec enfants — toujours la famille —, le custom biker n’est pas spécialement sportif et n’a pas de sensibilité particulière pour l’écologie, mais partage souvent un point commun : un attrait pour les sports de glisses, le skate ou le BMX. Quelques-uns ont une moto, forcément très modifiée. Ce qui les anime, c’est le « faire soi-même », ne pas avoir le vélo du voisin, la culture vintage américaine et par-dessus tout, oui, par-dessus tout, se retrouver entre Frères. Aux quatre coins de France et de Navarre, ou dans le monde entier, « taper » quelques kilomètres, boire des litres de bières de préférence artisanales, retrouver la « Famille »… Le ride fédère ; le custom est le socle de leur fraternité. » Lionel Antoni.